Les femmes dans la tech - #2 Egué

La place des femmes dans le numérique est encore faible. En 2023, elles ne représentent que 26,5% des effectifs du secteur (contre 46,5% tous secteurs confondus), selon Femmes@Numérique.
À travers notre série d'articles "Les femmes dans la tech", nous mettons en lumière ces femmes qui ont choisi la voie tech au sein de l'agence Awam afin de contribuer à valoriser les femmes du secteur numérique.

Peux-tu te présenter brièvement ?

Je m’appelle Egué, j’ai 40 ans (bientôt 41 si je suis honnête !).

Je suis responsable de projets marketing (& growth evangelist 😅) chez AWAM et j’ai une bonne quinzaine d'années d'expérience en communication et marketing d’abord chez l'annonceur, dans la culture, l'art et le B2B et depuis 3 ans en agence.

Quel est ton parcours de formation ?

À la base, je voulais devenir avocate. C’était mon rêve de petite fille ! La fac de droit m’a vite fait revoir mes plans… Je me suis alors orientée vers un DUT Tech de Co, suite à quoi j’ai travaillé en tant qu’assistante commerciale et marketing, puis responsable de secteur. Mais au bout de quelques années, je sentais bien que j’étais plus attirée par la communication et le marketing que par le développement commercial pur. Et je trouvais que mon bac+2 ne me donnait pas forcément accès à des postes qui pourtant me semblaient à ma portée.

J’ai alors fait un bilan de compétences, puis constitué un réseau dans la culture pour me lancer et évoluer dans mon métier de communicante : assistante de communication, attachée de presse, chargée de com et responsable com.

Puis, on arrive autour de 2015, le “digital” prend de l’ampleur, c’est un tournant avec des nouveaux métiers en poupe autour du social media, du traffic management, de la gestion de projet digital. Je prends mon courage à deux mains et je m’inscris à 33 ans à Sup de Pub en MBA Marketing Digital et réseaux sociaux, en parallèle de mon poste de responsable com d’un festival. C’est une première révélation. J’ai le sentiment de rattraper par la théorie des choses que j’ai apprises en bricolant. Ça me donne confiance. Je quitte le monde culturel pour celui de l’inclusion numérique en devenant responsable communication d’une start up coopérative.

Je m’intéresse alors à des métiers plus tech, comme PO (Product Owner) ou Growth hacker, même s’ils m’ont l’air inaccessibles. Je ne me sens pas légitime, pas du sérail, mais j’y vais quand même et je me lance dans une formation en growth. Elle mèle ce que j’aime : de la stratégie et du bon sens, de la technique et une approche orientée data qui me parle beaucoup. On est moins dans le feeling et plus dans le concret. J’ai alors osé aller un peu plus du côté tech de la force en découvrant des outils d’automation, analytiques, low et no code, etc. Un univers nouveau s’ouvre à moi à ce moment-là, clairement.

C’est en partie grâce à cette formation et aux expérimentations que j’ai pu y faire que je gagne en confiance sur mes compétences et ose postuler en agence.

Aujourd’hui, chez AWAM, j’ai la chance de pouvoir travailler sur des projets très variés, de faire du conseil sur des enjeux stratégiques, d’acquisition, d’image de marque, de fidélisation… et d’avoir des connaissances me permettant de travailler avec l’équipe dév et traffic notamment sur des questions d’automation, d’UX et de data analyse.

Comment as-tu abordé ta reconversion ?

Au fil de mon parcours je sentais qu’il y avait quelque de l’orde de la légitimité à aller chercher, à prouver, du fait, de mon ressenti, de ne pas avoir eu un parcours linéaire, d’être une femme, et pour en rajouter, ayant l’air plus jeune que la réalité ! J’ai initié ma reconversion aussi parce qu’au début de ma carrière je n’avais aucune formation orientée tech, or, je voyais bien que la fameuse “transition numérique” prenait de l’ampleur et que mon métier évoluait. Je voyais mes stagiaires “meilleurs” que moi. Ça a participé à me motiver à prendre ce train-là en marche et à monter en compétences.

Es-tu contente de ton choix de reconversion ?

Très contente ! C’est bon de regarder en arrière de temps en temps et de se dire qu’on évolue, qu’on s’améliore. Et de réaliser que tout est possible, qu’on peut aller là où on ne nous attend pas et changer de cap quand on le décide. Aujourd’hui j’ose davantage et ma curiosité a de quoi être attisée par des champs plus larges. J’ai par exemple l’an dernier suivi une formation en data automation dans laquelle ça part en Python, en JS et j’en passe. L’outil le plus mindblowing a été N8N. Tout ça pour dire que, oui je suis contente de mon choix de reconversion et j’ai appris que, même si on n’est pas expert dans un domaine, s’y intéresser, apprendre ses codes, son langage, ses outils, ses contraintes etc., permet d’améliorer le travail en équipe projet, permet d’aller plus loin dans les réflexions que lorsqu’on se cantonne à son cœur de métier.

Cette reconversion m'a également permis de découvrir d'autres femmes (coucou au collectif Les Meufs du Growth dont je fais parti, ou des femmes comme Inès Leonarduzzi ou Maÿlis Staub) qui m'inspirent par leur travail au quotidien.

Ça fait quoi d’être une femme dans la tech ?

C’est un privilège.

En effet, mon expérience dans l’inclusion numérique m’a montrée à quel point les inégalités sont colossales, selon le genre, selon le background social, selon la zone où on vit. Il y a encore beaucoup à faire pour l’accès aux opportunités, aux services, aux connaissances et aux métiers du numérique, pour des millions de personnes en France et des milliards dans le monde, surtout pour les femmes.

Les femmes dans la tech, d’ailleurs, si on s’y penche un peu, ça ne date pas d’hier. De grandes ingénieures, malheureusement méconnues et peu présentes dans l’inconscient collectif, ont fait un travail incroyable et ont fait l’histoire de la tech moderne. Où les voit-on aujourd’hui ? Elles sont encore sous représentées. Et je pense profondément que le fait d’avoir des modèles identificatoires est primordiale. Des études montrent que le nombre d’ingénieures informatiques a été divisé par deux.

Le chemin est long, mais je crois à une amélioration de tout ça, à une meilleure représentativité des femmes dans les métiers de la tech afin de créer plus de vocations, et aussi casser les schémas de pensée qui dicteraient que les femmes sont moins douées, ou ne seraient pas naturellement prédisposées à ces métiers.

Je suis motivée pour, à mon niveau, faire ce que je peux pour semer des graines dans les têtes des filles que je peux atteindre afin qu’elles n’aient pas les œillères que j’ai pu avoir (moi et beaucoup de femmes de ma génération) sur notre égalité avec les garçons et notre légitimité à apprendre et travailler dans la tech.

Le mot de la fin ?

Venez on code, venez on test, venez on se montre et on valorise avec fierté nos réussites, venez on se soutient et on se fait entendre !

Tech it easy 😉

Egué

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