Les femmes dans la tech - #1 Léa
La place des femmes dans le numérique est encore faible. En 2023, elles ne représentent que 26,5% des effectifs du secteur (contre 46,5% tous secteurs confondus), selon Femmes@Numérique.
À travers notre série d'articles "Les femmes dans la tech", nous mettons en lumière ces femmes qui ont choisi la voie tech au sein de l'agence Awam afin de contribuer à valoriser les femmes du secteur numérique.
Peux-tu te présenter brièvement ?
Bonjour, je suis Léa et je m’approche dangereusement des 30 ans. Je suis webdesigner-intégratrice au sein de l’équipe technique d’Awam.
Quel est ton parcours de formation ?
Après le bac, j’ai suivi 2 ans d’études au sein de l’IUT MMI Bordeaux qui m’a offert une vision 360° de tous les métiers du web. Clairement à cette époque, le web “technique” n’était pas fait pour moi et le clivage dans la promo est flagrant : les hommes sont faits pour apprendre des métiers techniques de développeurs, et les femmes s’orientent vers des métiers marketeux comme de la gestion de projet ou de la communication digitale. Pas loupé ! Me voilà rentrée dans le moule, je m’oriente donc vers une licence Médiaplanning et un master en marketing digital. Une première expérience professionnelle à Paris me fait déchanter sur le métier de chargée d’acquisition de trafic payant et tout se bouscule dans ma tête. Les étoiles se sont alignées à ma volonté de changer de métier, me voilà donc partie pour une reconversion.
Comment as-tu abordé ta reconversion ?
Je me suis clairement rendu compte que je ne voulais plus faire le métier de trafic manager : il est rythmé par des reportings de chiffres dans tous les sens et en fait, je déteste les chiffres.
La chance a sonné, un plan de départ volontaire tombe à pic et me permet d’accéder à une formation ultra complète de 4 mois en tant que développeur front / webdesigner.
Le chemin a été long avant d’accepter l’idée que moi, petite nana, serait totalement légitime à entreprendre une reconversion (déjà) et encore moins dans le domaine de la tech.
La plupart des intervenant.e.s de cette formation sont des femmes, je les regarde avec des étoiles plein les yeux et je rêve d’être à leur place.
Un soutien sans faille de mes proches me fait dépasser ces a priori et je sors 4 mois plus tard avec un diplôme d’intégratrice / webdesigner.
Es-tu contente de ton choix de reconversion en webdesigner / intégration ?
Mille fois ! La polyvalence de ce métier me correspond bien : la créativité est en permanence au coeur du quotidien, c’est très stimulant ! Et le côté technique me fait sortir de ma zone de confort, toujours en veille sur les dernières sorties de frameworks front.
Brief, cahier des charges, wireframes, UX/UI, design pattern, template, mock-up, cta, mobile first, html, css, js, cms, no-code, frameworks, intelligence artificielle, accessibilité, seo, recettage… sont des mots clés qui rythment le quotidien d’un webdesigner-intégrateur.
Objectif du métier ? Transformer sa maquette statique et page web dynamique, autrement dit rendre vie au site web. La façon d’intégrer un site va avoir un impact sur sa performance : sa vitesse de chargement, sa compatibilité sur les différents navigateurs, son rendu sur tous les devices etc.
Ça fait quoi d’être une femme dans la tech ?
J’ai longtemps pensé qu’il fallait se faire sa place dans cet univers masculin, que je n’étais pas légitime à en faire partie. Parce qu’en tant que femme, on doit (encore…) se battre pour être entendue et écoutée.
L’expérience chez Awam m’a fait changé d’avis, j’ai été intégré dans une équipe technique composée de 6 développeurs hommes, tous plus nounours les uns que les autres. Je me suis rendu compte que j’avais besoin d’eux mais qu’eux avaient aussi besoin de moi, de ma créativité et de ma sensibilité.
Je serais incapable de créer une API fonctionnelle mais comme eux seraient incapables de créer un formulaire accessible bien aligné, responsive, avec une jolie typographie et des couleurs harmonieuses. Nos métiers ne sont pas différents, ils se complètent seulement.
Petit bémol dans ce monde de bisounours dont je rêve de faire partie, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir : je reste la seule développeuse web au sein de l’équipe.
Le mot de la fin ?
Féminiser l’enseignement tech au sein des écoles et IUT est le meilleur moyen de casser ces barrières.
J’ai la chance d’être aujourd’hui intervenante au sein de l’IUT MMI où j’ai réalisé mes premières études, ces fameuses études “pas pour moi”. Alors mon rôle est de prouver aux futur.e.s étudiant.e.s qu’avec mon parcours et ceux de pleins d’autres de mes consoeurs, tout est possible !
Mesdames, vous qui lirez peut-être ce portrait, foncez ! N’ayez peur de rien, essayez, trompez-vous, recommencez, réorientez-vous (ou pas) mais surtout sentez-vous légitimes de suivre l’intuition au fond de votre cœur qui vous pousse à vous orienter dans le côté obscur de web 😊. Le syndrome de l’imposteur ne doit pas un instant vous traverser la tête.
Namaste
Rencontrons-nous !
